300 ans

Le respect de l'éthique (avec obligation de beaucoup travailler et de s'instruire sans cesse) est l'un des devoirs essentiels qui s'impose à tout homme de loi et particulièrement au notaire.

Voici, sous la forme de « 10 commandements », les règles qu'avait posées il y a près de 300 ans, un jeune et éminent avocat napolitain (qui devint ensuite évêque et docteur de l'Eglise) Saint Alphonse de Liguori.

Ces règles professionnelles, que nous avons retrouvées grâce à M^e Jean Hascher , avocat honoraire, et que nous avons plaisir à livrer à nos lecteurs, sont toujours actuelles et s'appliquent à l'avocat comme au notaire. Qu'on en juge :

1°) Il ne faut jamais accepter des causes injustes, parce qu'elles sont dangereuses pour la conscience et la dignité.

3°) On ne doit pas imposer au client des frais qui ne sont pas dus, sous peine de remboursement.

4°) On doit traiter la cause des clients avec le même soin que ses propres causes.

5°) Il faut nécessairement se livrer à l'étude des procès, afin d'en déduire les arguments utiles pour la défense des causes qui vous ont été confiées.

6°) Les retards et les négligences des avocats sont préjudiciables aux intérêts du client ; les dommages ainsi causés doivent donc lui être remboursés, sinon on pèche contre la justice.

7°) L'avocat doit implorer l'aide de Dieu dans les causes qu'il a à défendre, car Dieu est le premier défenseur de la justice.

8°) Il n'est pas louable qu'un avocat accepte des causes supérieures à son talent, à ses forces et au temps qui, souvent, lui manquera pour préparer honnêtement sa défense.

9°) L'avocat doit toujours être juste et honnête, deux qualités qu'il faut garder comme la prunelle de son oeil.

10°) Un avocat qui perd une cause par sa négligence est débiteur envers son client :il doit rembourser les dommages qu'il a occasionnés.

La vie de l'auteur des 10 commandements de l'homme de loi :

Nous avons voulu en savoir plus sur l'auteur de ces règles et voici résumée sa vie exceptionnelle.

Alphonse-Marie de Liguori naquit près de Naples en 1696. Il fit d'abord des études de droit et devint avocat, profession qu' il exerça de 1715 à 1723. Il fut, de son temps, et sans doute de tous les siècles, le plus jeune avocat qui existât jamais. En effet, docteur en droits civil et canonique à l'âge de seize ans, il commença de plaider à dix neuf ans. Ses succès furent nombreux et éclatants. On appréciait en lui la pleine et universelle connaissance du droit, un désintéressement absolu et une éloquence claire et persuasive qui produisait une forte impression sur les magistrats.

Saint Alphonse avait en effet conscience des obligations qu'il avait acceptées en devenant avocat, profession qu'il affirmait la plus noble après le sacerdoce. Pour mener à bien les devoirs de sa charge, il s'était fixé certaines règles qui au nombre de dix, et relatées ci-dessus, constituent, aujourd'hui encore, un véritable décalogue de l'avocat qui est valable pour tout homme de loi.

Cependant, il renonça bientôt à sa profession qu'il avait exercée pendant huit ans pour se consacrer au service de Dieu. Ordonné prêtre en 1726, il fut un éminent prédicateur et constatant l'ignorance religieuse de ses contemporains et particulièrement des milieux populaires, fonda en 1732 le congrégation des Rédemptoristes. Saint Alphonse écrivit en outre de nombreux ouvrages de théologie et de morale, qui lui ont valu le titre de docteur de l'Eglise. Le pape l'ayant obligé à devenir évêque près de Naples, il obtint de retourner parmi ses religieux où il mourut en 1787, à 91 ans.Voilà, cher lecteur, vous savez presque tout sur Saint Alphonse, et espérons que vous ne manquerez pas de mettre en pratique ses sages conseils qui ont traversé les siècles.

P.S. : Pour ceux de nos lecteurs que les oeuvres de Saint Alphonse intéresseraient, signalons deux rééditions récentes : Les Vérités éternelles (640p.) et La sainteté au jour le jour (384p.). Chaque volume (environ 18 € franco), à commander aux Editions Clovis, BP 118--92153 Suresnes cedex.Télécopie:

01 70 95 00 27 .